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Histoire
du
cyclisme...


Depuis 1934 le contre-la-montre individuel a
gagné sa place dans le parcours du Tour de France. Rendez-vous
obligé de l'épreuve, son dosage dans l'équilibre du menu proposé
aux coureurs varie selon les époques : de l'indigestion à la
diète. Dès le début, les organisateurs ont compté sur le chrono
pour boulverser le classement mais le plus souvent le favori
s'en sert pour remettre les pendules à l'heure.
Retour et étude de la place du contre-la-montre individuel
depuis 80 ans.
Par Dominique Turgis (le 9/11/2012)
Il va y avoir du sport entre le vélodrome de la Roche-sur-Yon et
Nantes, "une épreuve de sport réel" comme la baptise le
radioreporter Jean Antoine. Henri Desgrange fait entrer le
contre-la-montre individuel au menu du Tour de France en 1934 pour
relever le plat que servent les coureurs entre les Pyrénées et la
remontée vers Paris. La course est fade et les journées sont
longues entre Pau et Paris.
CONTRÔLE DE SIGNATURE SUR LE
CONTRE-LA-MONTRE
Pour cette première expérience se pose le problème de l'ordre des
départs. On veut éviter que Magne, le Maillot Jaune et Martano son
dauphin, partent l'un derrière l'autre. Que se passera-t-il si
l'un rejoint l'autre ? Surtout qu'une crevaison est si vite
arrivée sur les routes. Au final, un tirage au sort va décider qui
des classés aux places paires du général ou de ceux situés aux
places impaires vont partir dans la première vague. Les impairs
passent en premier, Magne part le 20e et gagne à Nantes, après
avoir dû s'arrêter à Thouaré-sur-Loire pour signer la feuille du
contrôle fixe.
Le pauvre Folco, 39e et lanterne rouge, premier à partir, a dû
s'élancer cinq minutes après l'arrivée de la première demi-étape
de la Roche-sur-Yon.
DEJA DES TRICHERIES
Les journalistes sont conquis par la nouveauté ainsi que le public
qui voit des coureurs toutes les deux minutes. André Salmon du Petit
Parisien se réjouit d'avoir vu "sur le chemin de Nantes
du sport très pur sans aucune façon de spectacle." Avant le
départ, les journalistes s'inquiétaient de la régularité d'une
telle course disputée sur une route ouverte à la circulation,
comme toutes les étapes du Tour.
La voiture du patron Henri Desgrange doit suivre Magne, mais aussi
Vietto, Lapébie et Geyer. Jacques Goddet surveillera Martano,
Vervaecke, Morelli et Canardo. Mais bien évidemment quand ils
seront derrière un coureur, ils ne seront pas sur le dos des
autres.
Ainsi, quand les yeux des surveillants ne sont pas fixés sur eux,
les coureurs ne peuvnet s'empêcher de contourner le règlement.
Roger Naud du Petit Parisien a vu "des coureurs
rejoints par d'autres servir d'entraîneur à ces derniers et
d'autre part encore plus inadmissible, de voir des coureurs
confondre les mots ''course contre la montre'' avec entraîneurs
mécaniques."
FAILLITE DE L'ORGANISATION ET TRICHERIES
EN SERIE
Ce premier contre-la-montre individuel a rempli son rôle. Il a
modifié le classement général après la montagne. Roger Lapébie
remonte à la 3e place à la place de Vietto. H.D. va donc en placer
trois sur le parcours de 1935, en plus des départs séparés par
équipes de retour au programme. Il voit là un moyen de briser le
rythme de randonnée de la majorité des étapes du Tour.
Le premier contre-la-montre va montrer les limites de
l'organisation. Contrairement au premier essai de 1934, il y a 86
coureurs sur la route, partis de minute en minute. Les coureurs se
rejoignent et roulent en petits pelotons. D'autres font du
demi-fond dans le coffre des autos. Il faut attendre 1936 pour
voir deux gendarmes à moto sur la course pour faire le ménage dans
les voitures extérieures à la course.
Les sanctions des commissaires sont à géométrie variable. Debenne,
Charles Pélissier et René Bernard prennent 2' de pénalité pour
s'être regroupés. Antonin Magne écope d'un seul avertissement pour
avoir bénéficié "involontairement" du même avantage.
Le commissaire belge, Fernand Adant demande même la suppression
des contre-la-montre car ils sont trop difficiles à surveiller.
Pour le deuxième contre-la-montre individuel Narbonne – Perpignan,
les départs sont espacés de 2' et les mieux classés partent en
dernier.
JEAN FONTENAY PLUS RAPIDE DERRIERE MOTO
Sur la dernière épreuve chronométrée, les commissaires veulent
surveiller les cinq premiers du classement général. Ils ne seront
donc pas les plus rapides de l'étape. Jean Fontenay réalise le
meilleur temps ... avant d'être démasqué et déclassé. Il a pris le
sillage d'une moto et se fait pénaliser de cinq minutes. Le Breton
est un récidiviste. Déjà dans la demi-étape du matin, il a pris le
sillage d'une moto. Mais le journaliste Albert Baker d'Isy n'est
pas dupe et pense que Fontenay n'est pas le seul à avoir triché.
On est loin du "sport réel" espéré en 1934. La mascarade de 1935
sonne le glas des contre-la-montre individuels pour 1936.
Les contre-la-montre individuels reviennent en force en 1937. Du
moins sur la carte. En effet, après la déroute de l'équipe de
France dans les chronos par équipe face aux Belges, Henri
Desgrange décide de changer les règles en cours de route : plus de
chrono à partir de Marseille! Une façon de ne pas reconnaître que
l'équipe de France qu'il a sélectionnée lui-même est inférieure
aux Belges. Félix Lévitan, futur directeur du Tour mais encore
journaliste prend la défense des Belges et des contre-la-montre :
"Henri Desgrange a eu tort. Je le dis tout haut : les coureurs
belges sont venus pour disputer des courses contre-la-montre.
Pourquoi les en prive-t-on ? On ne comprend pas Henri Desgrange.
Il avait à sa disposition des moyens bien divers. Il a pris ses
responsabilités." Deux chronos individuels sont supprimés.
Mais après le retrait collectif des Belges, le contre-la-montre
Vire-Caen est maintenu. Dans le but de garantir la régularité de
l'épreuve, la route est gardée.
DE MOINS EN MOINS DE KILOMETRES
L'édition 1939 détient le kilomètrage record de 282,5 km sur cinq
étapes. En 1970 avec autant d'étapes (dont le prologue) le total
n'est que de 85,6 km. Le nombre d'étapes n'est donc pas
proportionnel à la somme des kilomètres contre-la-montre.
L'édition 1979 avec elle aussi cinq étapes (dont deux en côte) et
165 km dédiés aux rouleurs (sans oublier deux courses par équipes)
est influencée par les chronos. C'est en partie grâce aux trois
derniers contre-la-montre que Bernard Hinault va refaire son
retard sur Joop Zoetemelk après l'étape des pavés. Il reprend le
paletot dans le contre-la-montre qui se termine en haut d'Avoriaz.
Après la guerre, la tendance est plutôt à un ou deux chrono mais
très longs. Le contre-la-montre individuel le plus long de
l'histoire du Tour est celui de 1947 avec 139 km entre Vannes et
St Brieuc. Les Tours 1949, 1950 et 1951 font partie des cinq Tours
avec le plus fort kilomètrage de "spéciales". Et avec seulement
deux étapes.
A l'inverse, dans les dix éditions avec le moins de distance
contre-la-montre, figurent trois des derniers Tour : 2009, 2011 et
2010. Parmi les vingt totaux les plus faibles, les années 2000
sont présentes six fois.
DES CHUTES DE TENSION
Le graphique montre que le total des chrono chute brusquement
certaines années . Ces "chutes de tension" correspondent à des
choix des organisateurs qui veulent moins favoriser les rouleurs.
Ces modifications viennent en réaction aux éditions précédentes.
Ainsi la chute est visible entre 1952 et 1953 et le total passe en
dessous des 75 km avec une seule étape. Fausto Coppi et sa
domination écrasante est passé par là. Jacques Goddet ne veut plus
voir sa course jouée à 10 jours de Paris.
Rebelote en 1963. L'année précédente Jacques Anquetil avait tout
misé sur le dernier contre-la-montre pour remporter le Tour.
Mission accomplie pour Maître Jacques mais les organisateurs
veulent le voir se dépouiller en dehors des essais individuels.
Pour le forcer à abattre ses cartes plus vite, ils le privent de
plusieurs kilomètres contre son ami le chronomètre.
DES ETAPES RENTABLES
A partir de 1969 et jusqu'à 1974, les étapes contre-la-montre se
raccourcissent en dehors du chrono de fin de Tour. Et ce n'est pas
forcément pour limiter la domination de Merckx puisque le
mouvement est enclenché avec le tracé du Tour 1969. Ces
demi-étapes courtes, parfois à peine plus longues que le prologue,
souvent sur un circuit, permettent aux organisateurs (Société du
Tour et comités locaux) de faire rentrer un peu d'argent.
Déjà en 1957, les organisateurs proposaient un contre-la-montre de
9,8 km sur le circuit de Montjuich à Barcelone ... le jour de
repos ! C'était aussi l'occasion de faire payer une deuxième fois,
après l'arrivée de la veille, les entrées dans l'enceinte
d'arrivée.
En 30 ans, la part des contre-la-montre dans le gâteau du Tour de
France a diminué. De cinq étapes en 1983 (dont deux en côte), la
moyenne actuelle est de deux. Depuis 1988, la durée du Tour est
limitée à 4 week-ends. De plus, à partir de 1991, les
organisateurs ont abandonné le rythme d'un chrono par semaine, ou
d'une épreuve avant, entre (ou pendant) et après les deux massifs
montagneux.
A partir de 1991, l'équilibre se fige un peu : une épreuve de
vérité avant la première étape de montagne et le dernier
contre-la-montre après les massifs. Devant la domination
d'Indurain qui écrase tout dès la première étape chronométrée, les
organisateurs attendent 1996 pour proposer le premier
contre-la-montre, en côte en plus, après la première étape de
montagne.
Ce premier chrono après les premiers cols est renouvelé l'année
suivante en 1997 mais aussi en 2001 avec l'arrivée à Chamrousse,
2003 et 2007. En 2010 et 2011 la première grande étape contre le
temps était aussi la dernière.
LES ROULEURS MOINS BIEN TRAITES
Si le kilomètrage total diminue, c'est souvent la première étape
chronométrée qui en fait les frais, au point d'être confondue avec
le prologue en 2000, 2005, 2009 avec moins de 20 bornes à chaque
fois.
Depuis les années 80 cette première étape rétrécit petit à petit.
75 km en 1985, 87 bornes en 1987 à une époque où le GP des Nations
en mesure 90. 1991 offre le dernier premier chrono supérieur à 70
km. Après les 64 km de 1994 au Lac de Madine, on ne remonte plus
au dessus de la ligne des 60. L'étape d'Albi en 2007 est jusqu'à
présent la dernière au-dessus des 50 au compteur alors que l'UCI
autorise une distance maximale de 60 km. Alors avec sa première
étape contre-la-montre de 41 km, le Tour 2012 n'était pas la
Grande Boucle la plus destinée aux rouleurs de l'histoire du Tour.
Mais une chose est constante c'est l'importance du dernier
contre-la-montre.
Le premier contre-la-montre de 1934 était déjà placé à la fin du
Tour, pour animer la course et éventuellement provoquer un
retournement de situation en misant sur la fatigue ou la
fraîcheurs des concurrents. On l'a vu, Roger Lapébie en avait
profité pour monter sur le podium alors que Vietto affichait ses
faiblesses.
JACQUES GODDET DEFEND SON CHRONO 1947
Pour le Tour de la reprise, la présence d'un long contre-la-montre
presque aussi long que le GP des Nations fait débat. Jacques
Goddet répond point par point aux critiques.
En effet certains regrettent que le Tour se joue sur cette étape
si proche de l'arrivée, trop longue. Goddet répond qu'en fin de
Tour les coureurs sont aptes à supporter 4 h d'effort et que ceux
qui coinceront seront ceux qui n'ont pas supporté les efforts du
Tour. Il ajoute que les minutes gagnées contre-la-montre ont la
même valeur que celles gagnées en montagne.
Enfin, des observateurs craignent pour la régularité de la course,
en souvenir des éditions d'avant-guerre. Là encore Jacques Goddet
répond par la qualité de son organisation : la route sera fermée à
la circulation ; chaque coureur sera suivi par une voiture avec un
commissaire à l'intérieur et aussi le nom du coureur sur la
voiture ; les cinq premiers du classement général seront
renseignés par des motos sur leur position pendant la course.
L'étape contre-la-montre prend son visage définitif.
UN DERNIER POUR LA ROUTE
La dernière étape contre-la-montre est traditionnellement longue,
même ces denrière années où le kilomètrage diminue. Il n'y a que
douze éditions qui se terminent sur un chrono sous la ligne des 40
km. Et parmi ces douze, il y a trois demi-étapes disputées le
dernier jour en 1973, 76 et 77. De plus les deux dernières étaient
surtout un prétexte pour faire défiler les coureurs sur les Champs
Elysées. Même si la 3e place du podium 1976 s'est jouée dans la
dernière spéciale entre Poulidor et Delisle.
Plus de la moitié des dernières épreuves de vérité dépassent la
barre des 50 km qui semble la bonne distance pour révéler la
fraîcheur des coureurs en fin de Tour.
APRES LA MONTAGNE, C'EST MIEUX
Créé pour animer la lente remontée vers Paris, en 1934, le dernier
contre-la-montre du Tour s'est ancrée à cette place. Il est le
plus souvent placé la veille ou l'avant-veille de l'arrivée à
Paris.
L'écart le plus long entre cette étape particulière et le final du
Tour est de quatre jours. On ne retrouve cette situation que trois
fois : 1948, 1975 et 2013. Si en 1948 et 1975, la montagne était
derrière les coureurs (le chrono 1975 était accidenté avec le col
du Corbier à grimper et descendre), ce ne sera pas le cas pour le
100e Tour avec les Alpes qui arrivent derrière. Un coup d'oeil
dans le rétro pas si lointain montre que ce n'est pas toujours une
très bonne idée.
En 1986 et 2009 le Puy-de-Dôme et le Ventoux sont servis après le
dessert. Résultat : les contre-la-montre figent le résultat final
du Tour de France et il n'y a plus de bataille entre les favoris
sur les deux arrivées au sommet annoncées comme le clou du
spectacle au départ des deux éditions. Félix Lévitan reconnaît
lui-même en 1986 que c'était une erreur d'avoir placé le
contre-la-montre de St Etienne avant l'arrivée du Puy-de-Dôme.
JUSQU'A LA DERNIERE SECONDE
Le Puy-de-Dôme rappelle le Tour 1964, célèbre aussi pour son
dernier contre-la-montre, le dernier jour avec l'arrivée au
Parc-des Princes. Cette année-là, les organisateurs ont eu le nez
creux en plaçant le dernier chrono, le dernier jour. Ils vont
répéter cette apothéose chronométrée jusqu'en 1973, avec de
nouveau un final dramatique en 1968. Cette fois le Maillot Jaune
change d'épaules. Toutefois en 72 et 73, c'est une demi-étape
contre-la-montre disputée le matin.
En 1976 et 1977, le dernier chrono individuel a lieu sur les six
kilomètres du circuit des Champs Elysées. Mais c'est 12 ans plus
tard que l'épreuve de vérité revient donner son verdict sur les
Champs Elysées avec le renversement de situation célèbre : Greg
LeMond prend définitivement le Maillot Jaune à Laurent Fignon pour
huit secondes.
LES DERNIERES AIGUILLES DETRICOTENT LE
MAILLOT JAUNE
Au moment de présenter le parcours du Tour 1960, Raymond Huttier
dans Ouest-France charrie un peu les organisateurs avec
cette fameuse dernière épreuve spéciale qu'ils maintiennent "sans
doute dans l'espoir que le maillot jaune au sortir des dernières
montagnes pourrait se voir déposséder là de son précieux
trophée... ce qui arrivera bien à se produire une année ou
l'autre." Les journalistes avaient déjà la mémoire courte
car déjà en 1947 et 1958 les aiguilles avaient détricoté le
Maillot Jaune. En effet c'est bien sur le chrono de Dijon que
Charly Gaul endosse son Maillot Jaune et pas à l'arrivée de
l'étape de la Chartreuse.
Ce changement de leader sur le dernier contre-la-montre va se
répéter et plus d'une fois : 1962, 1968, 1978, 1987, 1989, 1990,
2006 et 2011. Comme on l'a vu, en 1968 et 1989, ce retournement de
situation a lieu le dernier jour et devient mémorable.
Le dernier chrono sert bien à quelque chose.
Avant l'annulation des contre-la-montre individuels et par équipes
du Tour 1937 après l'étape de Marseille, le tiers d'étape
Bourg-Madame – Ax-les-Thermes devait être disputé
contre-la-montre. Sur le parcours, l'ascension et la descente du
Puymorens étaient au programme. A l'époque, ce col fait partie des
difficultés comptant pour le Grand Prix de la Montagne. En 1993,
escaladé dans le même sens, il est classé en 2e catégorie pour le
classement de la montagne.
Sur le graphique, nous avons choisi de compter le contre-la-montre
Bonneval-sur-Arc – Bourg St Maurice parmi les contre-la-montre en
côte. En effet, en partant du haut de la vallée de la Maurienne,
les rescapés du Tour escaladent l'Iseran sur 13 km avant de
plonger vers l'arrivée. Même si l'arrivée n'est pas au sommet, on
peut le ranger parmi les chrono montagneux du Tour. Sylvère Maës
remporte l'étape en étant le plus rapide dans la montée mais pas
dans la descente où Périkel est le plus rapide.
CONTRE-LA-MONTRE EN CÔTE : LA CERISE SUR
LE GÂTEAU
Sur le graphique, on constate tout de suite que les
contre-la-montre en côte ne sont absolument pas une tradition sur
le Tour de France même s'ils étaient beaucoup plus fréquents entre
1977 et 1990. D'ailleurs cette spécialité est présente sans
interruption de 1987 à 1990. En 1979 et 1983, il y en a même deux.
En revanche, pendant les années Merckx, il n'y a aucune
"cronoscalata" comme on dit au Giro, au parcours du Tour. Les
organisateurs ont préféré proposer des courses en ligne sur des
montées sèches comme Superbagnères et le Mont Revard.
Le premier contre-la-montre en côte avec arrivée au sommet est
donc celui du Ventoux en 1958, remporté par Gaul en direct devant
les caméras de télévision. En 1959 son alter ego Federico
Bahamontès remporte le chronomètre du Puy-de-Dôme puis celui de
Superbagnères en 1962. El Picador Bahamontès remporte ce chrono
mais ce sont d'autres piqûres qui vont laisser des traces et
provoquer une cascade d'abandons le lendemain dont Nencini et
Junkermann. La préparation "spéciale chrono" a eu du mal à passer.
Jusqu'en 1990, le contre-la-montre en côte est une étape
contre-la-montre qui s'ajoute aux autres. Sur le graphique, les
pics bleus répondent aux pics rouges. A partir de 1994, le
contre-la-montre en altitude fait partie des deux contre-la-montre
du programme (en plus du prologue). C'est de nouveau le cas en
1996 où c'est même la première étape chronométrée . Chamrousse et
l'Alpe d'Huez sont les deux dernières escalades chronométrées.
Le prologue de 1967 n'est pas le premier contre-la-montre disputé
le premier jour du Tour. En effet, en 1961, la 2e demi-étape est
un chrono de 28,5 km ce qui permet à Jacques Anquetil d'endosser
le Maillot Jaune qu'il ne va plus quitter jusqu'à Paris.
Les deux premières années, le prologue ne veut pas forcément dire
plus de kilomètres contre-la-montre. En 1967 et 1968 une seule
longue étape contre le temps est programmée, le dernier jour.
En général, le prologue permet de maintenir le quota du Tour à au
moins trois épreuves individuelles. Mais pas toujours.
PROLOGUE RALLONGE EN ETAPE
Si l'épreuve chronométrée du premier jour dépasse les huit
kilomètres, on ne peut plus l'appeler prologue. C'est ainsi qu'en
2000, les 16,5 km sont une première étape, tout comme les départs
de Noirmoutier en 2005 et Monaco en 2009 ce qui explique la chute
de la courbe bleue.
Certaines années il n'y a pas de prologue du tout et la courbe
bleue chute encore. En 1971, c'est un prologue par équipes. En
1988, il y a une "préface" par équipes avec le dernier km lancé en
individuel que nous n'avons pas compté. En revanche, nous avons
comptabilisé le prologue de 1978 à Leiden même s'il n'a pas été
pris en compte pour le classement général car il était bien prévu
en tant que prologue.
Depuis 2008, le prologue n'est plus systématique. Ainsi pour la 3e
fois en cinq ans, le Tour de France 2013 commencera par une étape
en ligne.
Les rouleurs ne sont pas toujours les bienvenus.
LE CHRONO, C'EST DU MATOS !
Petit rappel des innovations apparues dans les contre-la-montre du
Tour de France.
1934 : Dès le premier contre-la-montre du Tour, Roger
Lapébie chausse des boyaux de piste.
L'article 49 de l'UCI en 1934 accepte toutes les bicyclettes mues
par la force humaine à condition "qu'elles ne comportent aucun
dispositif destiné à diminuer la résistance à la pénétration dans
l'air." Dès lors, les vélos de contre-la-montre ressemblent aux
vélos des courses en ligne, surtout sur de longues étapes. Tout
juste recherche-t-on la légèreté des roues et du cadre.
1947 : René Vietto enfreint le règlement en portant un
maillot de soie jaune, au lieu du maillot en laine de
l'organisation. Il écope de 10'' de pénalisation.
1966 : Lucien Aimar fait coudre les poches avant de son
maillot jaune avant le dernier contre-la-montre.
1969 : Un camion remorque sert de tremplin de départ. Le
Tour adopte la rampe de lancement en 1969 pour les
contre-la-montre, alors que, par exemple, le Trophée Baracchi
l'utilise depuis les années 50.
1976 : Au contre-la-montre d'Auch, Willy Teirlinck utilise
un cadre en fibre de verre, conçu par Gitane.
1979 : Vélo profil Gitane. On ne recherche plus le gain de
poids mais le profil des tubes, du cintre et des jantes. En 1981,
le bidon profil s'ajoute sur le cadre.
1979 : Joop Zoetemelk porte le premier maillot jaune en
combinaison unipièce à Bruxelles.
1983 : Cadre plongeant d'Oosterbosch au prologue, avec
petite roue à l'avant et guidon renversé. Il perd le prologue avec
cette machine mais remporte le premier contre-la-montre sur un
vélo classique.
1984 : Le record de Moser fait voler en éclat l'article 49
: casque profilé, roues lenticulaires ou paraculaires, guidon aile
delta de Gitane apparaissent sur le Tour.
1986 : Appui lombaire sur la selle de Thierry Marie au
prologue.
1989 : Guidon de triathlète.
1990 : Les commissaires refusent les roues à batons que
voulait utiliser Greg LeMond pour le prologue.
1991 : Guidon "Manta" et roues à batons
1994 : Le vélo Lotus, cadre monobloc en carbone, avec
guidon surbaissé, remporte le prologue du Tour avec Chris Boardman
sur la selle.
1995 : L'Espada de Pinarello, cadre monobloc également.
1997 : Le cadre col de cygne monobloc de Pinarello est
refusé par les commissaires au prologue. Mais pour la dernière
étape à Disneyland, Ullrich, Riis et Olano reçoivent le feu vert
pour l'utiliser.
Après la charte de Lugano décidée en 1996 pour mettre un terme à
l'inflation de prototypes aux formes diverses, l'UCI met en place
un nouveau règlement sur le matériel qui entre en vigueur le
1/1/2000 : cadre triangulaire, roues de même diamètre,
réglementation de la dimension des éléments du cadre (épaisseur
des tubes en particulier).
1999 : Jan Kirsipuu porte une combinaison unipièce toute
jaune, y compris le cuissard, au contre-la-montre de Metz.
2012 : La combinaison jaune de Bradley Wiggins est
fabriquée par l'équipe Sky elle-même. L'Anglais n'a pas utilisé le
maillot de l'organisation mais contrairement à René Vietto en
1947, il n'est pas pénalisé.
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