1945 : Grand Omnium de Paris.
                    * abandon d'André BRULE.
                    
                    Précisons tout d'abord que les Omniums de la Route disputés
                    dans des pays différents n'ont strictement rien à voir les
                    uns avec les autres, les années différentes ne sont que
                    pures coïncidences (d'ailleurs un Omnium de la Route en
                    Belgique et en France pour 1943 mais pas d'Omnium de la
                    route en France en 1946).
                    
                    Lorsqu'il y a des réglements, il y a toujours des petits
                    malins pour les contourner à leur façon ou à leur profit,
                    comme l'on veut. Pour la France, en 1943, l'occupant
                    allemand a interdit les courses par étapes, ce qui est
                    frustrant pour des gentils organisateurs notamment ceux qui
                    ont organisé l'année précédente un Circuit de France en 8
                    étapes. Jean Leulliot, c'est bien de lui qu'il s'agit (il
                    émarge à "La France Socialiste"), décide donc (il ne sera
                    pas le seul) d'organiser sa course par étapes sur une seule
                    journée, cela s'appelera l'Omnium de la Route. En plus de sa
                    course par étapes, Jean Leulliot réalise le fantasme de
                    beaucoup d'organisateurs (de nombreux débats ont émaillé le
                    cyclisme sur cette notion du meilleur ou du meilleur du
                    jour, rappelez-vous le championnat de France 1928 ou ce
                    Critérium International qui nous a valu la disparition d'une
                    des plus belles épreuves françaises le Critérium National),
                    qui est de voir triompher le meilleur, peut-être celui qui
                    ne franchira aucune ligne d'arrivée en vainqueur, mais cela
                    a-t-il de l'importance ?
                    
                    Un autre choix aurait pu être fait et il l'a été par
                    d'autres mais le journal de Jean Leulliot était trop
                    "visible" pour jouer à ça : organiser des course différentes
                    plusieurs jours de suite sans classement général officiel ou
                    dédoubler la course en l'ouvrant à des catégories
                    différentes (Critérium du Midi).
                    
                    Devant le succès remporté par son épreuve Jean Leulliot
                    renouvelle l'expérience en 1944. En 1945, c'est le journal
                    "Libération" qui met sur pieds un Grand Omnium de Paris
                    selon la même formule par équipes de deux coureurs. Mais
                    écoutons Pierre Weecxsteen, il en parle si bien : "Le journal Libération organise ce Grand Omnium
                        de Paris dont la formule illustre à merveille l'adage :
                        pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
                        Cette épreuve comprend, certes, comme l'Omnium de la
                        Route couru en 1943 et 1944, trois manches (en ligne,
                        course de côte et contre la montre) mais se dispute par
                        équipes de deux coureurs, le seul temps comptant dans
                        chaque manche étant le meilleur réalisé par l'un des
                        deux équipiers. Il est toutefois prévu, ce qui échappe à
                        beaucoup de concurrents, que le second équipier doit
                        terminer dans les délais pour rester dans la course.
                        Résultat : la dernière manche, le contre la montre par
                        équipes, oppose en fait des "couples" à des
                        individualités. Ainsi le meilleur homme de la course,
                        Eloi Tassin, se classe avant dernier, la victoire
                        revenant aux plus homogènes, les Bretons Jean Robic et
                        Lucien Le Guével, d'ailleurs excellents."
                    
                    Par souci de simplicité, on met souvent les 3 années
                    ensemble losrsque l'on fait des palmarès.
                    
                    Frédéric Girard