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Tour of the
Gila |
Beograd-Banja Luka |
Flèche Wallonne | Tour des Alpes |
G.P Palio del Recioto | Giro del Belvedere |
Classement :
1. Tadej POGAČAR (Slo) 205.1 km en 4h50'15"
(42.397 km/h)
2. Kévin Vauquelin (Fra) à 10"
3. Thomas Pidcock (Gbr) à 12"
4. Lenny Martinez (Fra) à 13"
5. Ben Healy (Irl)
6. Santiago Buitrago (Col) à 16"
7. Romain Grégoire (Fra)
8. Thibau Nys (Bel)
9. Remco Evenepoel (Bel)
10. Mauro Schmid (Sui) à 19"
etc...
Classement :
1. Lorenzo NESPOLI (Ita) 147.2 km en 3h46'41"
(38.962 km/h)
2. Lorenzo Finn (Ita) à 7"
3. Marco Schretl (Aut)
4. Filippo Turconi (Ita) à 1'20"
5. Filippo Agostinacchio (Ita)
6. Elliot Rowe (Gbr)
7. Jakob Omrzel (Tch)
8. Lorenzo Masciarelli (Ita)
9. Matisse Van Kerckove (Bel)
10. Pavel Novak (Tch)
etc...
Classement :
1. Lorenzo FINN (Ita) 168.5 km en 3h58'45"
(42.346 km/h)
2. Jakob Omrzel (Tch) à 30"
3. Marco Schrettl (Aut)
4. Matthias Schwarzbacher (Svq) à 1'23"
5. Matisse Van Kerckhove (Bel)
6. Peter Øxenberg (Dan)
7. César Macias (Mex) à 1'50"
8. Alessandro Borgo (Ita) à 2'10"
9. Tomos Pattinson (Gbr)
10. Jamie Meehan (Irl)
etc...
Le crédo de Robic...
Par Dominique Turgis
Le final du Tour 1947 et son retournement de situation ont fait la
fortune de Jean Robic. Son démarrage dans la côte de Bonsecours et
son Tour sans maillot jaune lui ont donné une popularité jamais
démentie. Pourtant, cette victoire était elle une surprise ?
L'étude de ce Tour si particulier nous montre que non et que, au
moins une personne, Robic lui-même, y a toujours cru.
Trois jours avant le départ du premier Tour après la Libération,
se court le Championnat de France. Sans Jean Robic qui n'a pas eu
assez de résultats pour se qualifier mais le Breton a pris le
temps de se marier.
Pas seul maître à bord
Au départ du Tour, la grande vedette populaire s'appelle René
Vietto. Sa carrière sportive a survécu à la guerre et il
représente le lien avec l'ancienne génération.
Jean Robic est dans l'équipe de l'Ouest qui reprend son maillot
blanc à liserés rouges du Tour 39, la continuité encore. Dans
cette équipe dirigée par Pierre Cloarec, "Biquet" n'est pas le
seul à pouvoir revendiquer une position privilégiée. Pierre Cogan
et Jean-Marie Goasmat ont leur expérience pour eux. Dans
Monaco-Paris 1946 (un mini Tour de France à un moment où les
courses à étapes sont limitées à cinq jours), si Jean Robic
remporte la grande étape de montagne pour l'équipe de l'Ouest,
Pierre Cogan fait partie des piliers de l'équipe de France.
Des hauts et des bas en montagne
Dès la deuxième étape, Vietto, l'idole, signe un grand numéro en
solo sur la route de Bruxelles. Jean Robic ne va pas tarder à
apparaître. Sur la route caniculaire de Strasbourg, il refait une
partie de son retard. Deux jours plus tard, les coureurs savourent
leur première journée de repos à Besançon. Pierre Cogan y déclare
"ça va très bien" tandis que Robic pense à sa femme : "Elle
s'ennuie mais elle m'a dit qu'elle savait que je gagnerai le
Tour de France". L'Amour est-il aveugle ?
La première étape alpestre Lyon-Grenoble va confirmer la valeur
montagnarde du petit Breton. Par contre, Robic déchante le
lendemain. Largué à la sortie de Grenoble, il prend le temps de se
rafraîchir dans un ruisseau. Il réussit à rentrer dans le col du
Glandon mais va passer une très mauvaise journée.
Entre Briançon et Digne, Robic se refait un peu et passe en tête
de Vars et Izoard. Vietto fait mieux encore. Avec son élève
Lazarides, sociétaire de l'équipe du Sud-Est, Vietto, chef de file
de l'équipe de France, trouve un allié zélé. Si Robic perd du
temps, il perd aussi un adversaire, son coéquipier Pierre Cogan
qui chute dans la descente de Vars et repart amoché.
Le Biquet sème le troupeau dans les
Pyrénées
A la sortie des Alpes, Vietto est en jaune, Robic est à 23'00". Le
Breton de Radenac y croit plus que jamais. Le dimanche 13 juillet
au départ de Luchon, Jean Robic annonce la couleur à qui veut
l'entendre, à commencer par ses équipiers qui le prennent pour un
vantard : "Je gagne l'étape !". Dès le départ, c'est la
montée vers Peyresourde. Robic attaque, Brambilla de l'équipe
d'Italie réplique. Robic vise les bonifications aux sommets des
cols et devance l'Italien de France. En vue du sommet d'Aspin, le
Breton lâche "La Brambille" qui casse sa selle. Il reste 150
bornes que Jean Robic va avaler d'une traite en n'oubliant pas les
bonifications en guise d'amuse-gueules. A l'arrière, ça va mal
pour le maillot jaune. Vietto passe à 12'30'' au sommet du
Tourmalet attendu par Lucien Teisseire. Au prix d'une descente
rapide, le Cannois chouchou des Français, va recoller presque tous
les morceaux. A l'arrivée à Pau, il règle le groupe des
poursuivants, Ronconi, Brambilla notamment. Robic pointe à 8'00"
au général.
Alors, convaincus les coéquipiers de Robic ? Pas forcément...
Robic, un précurseur
Dans la remontée vers la Bretagne, Eloi Tassin de l'équipe de
l'Ouest gagne une étape et songe à l'après contre-la-montre
Vannes-St Brieuc à deux jours de l'arrivée : "Il me faudra
aider Robic à défendre sa place voire le maillot jaune qu'il est
capable de ravir à Vietto". Vietto, l'homme qu'on pense
encore imbattable.
Vannes-St Brieuc, l'épouvantail, est précédé d'une journée de
repos. Brambilla est confiant pour prendre le paletot à Vietto.
Robic de son côté, se remarque et se démarque. Il part rouler 50
bornes pour éviter d'avoir les grosses cuisses le lendemain. Une
pratique qui fera florès. Les autres coureurs sont épatés. Louis
Caput et Raymond Guégan, venus saluer leurs copains de l'équipe de
France sont admiratifs. "Nous commençons à croire que Robic
peut mener la bataille, non seulement de Vannes à St Brieuc mais
encore jusqu'à Paris."
Le contre-la-montre voit l'effondrement de Vietto, la victoire du
Belge Raymond Impanis, la prise de pouvoir de Pierre Brambilla et
la remontée au général de Robic, à 2'58'' du nouveau maillot
jaune. Les écarts sont serrés, un renversement de situation est
dans l'air, tout le monde y croit. A commencer par l'Equipe qui
titre : "Le Tour n'est pas fini". Il faut dire que la
dernière étape de Monaco-Paris 1946 est encore dans toutes les
mémoires. Apo Lazaridès, équipier de l'équipe de France et
missionné par Vietto, y a remporté la course in extremis.
"Fach" plus rapide que Biquet
Voici donc le dernier jour. Là où ont échoué Faber en 1910 et
Henri Pélissier en 1914 dans leur tentative de "coup d'état", Jean
Robic va réussir. Une étape rapide qui arrive avec plus d'une
heure d'avance sur l'horaire. Un double démarrage dans la côté de
Bonsecours au dessus de Rouen, lieu du ravitaillement, qui fait
"sauter" définitivement Brambilla. Un savant jeu d'alliance et
d'intérêts communs à l'avant et le Tour est joué. La TSF, peut
commenter en direct l'arrivée triomphale de Robic sur les pavés
parisiens qui font crépiter les roues des voitures.
Robic lève les deux bras sur la ligne du Parc des Princes car il
sait qu'il a gagné le Tour. Et pourtant ce n'est pas lui le plus
rapide du Tour. En effet, en temps réel c'est Edouard Fachleitner
le vainqueur de la Grande Boucle avec 3'32" d'avance sur le
Breton. Mais les envolées et le panache de Robic pour amasser les
bonifications en haut des cols lui font gagner le Tour.
Et Vietto ? Pendant le tour d'honneur, il est, selon le
journaliste Georges Pagnoud, plus applaudi que le vainqueur
lui-même. Mais Robic va très vite monter à l'échelle de la
popularité.